Sous la plume de Servi’Plume #1

Bienvenue dans la nouvelle rubrique de ce blog, Sous la plume de Servi’Plume ! Découvrez chaque mois un·e artiste, un·e passionné·e, une personnalité qui éveille ma curiosité ou qui m’inspire et partez à la découverte de son univers à travers trois questions simples, appelant des réponses authentiques. C’est parti ? C’est la fantastique Rylee qui ouvre le bal !

Rylee posant pour un photographe assise sur un canapé dans une tenue granny
Crédit photo ©Sushiphoto

Rylee, c’est qui ?

« Je suis la maman d’un minus de quatre ans, une quarantenaire king size créative attirée par le domaine artistique depuis son plus jeune âge, qui a pris des chemins plus sages, mais que l’art a fini par rattraper. Après presque dix-huit ans passés dans l’immobilier, la vie m’a menée vers la performance scénique.
Rylee était le prénom d’une de mes chiennes – j’adore les animaux que je considère comme des membres de ma famille à part entière en me contrefichant de ceux qui ne le comprennent pas – avec qui j’ai vécu onze belles années. J’aimais ce blaze original que j’ai emprunté et utilisé pour tous mes réseaux. La Stéphanie plutôt timide que j’étais a su s’épanouir en une Rylee plus fofolle et délurée qui s’est éclatée lors de représentations en mode burlesque décalé. Petit à petit, ces deux personnalités ont fusionné et je suis aujourd’hui authentique à la scène comme à la ville, assumant mes formes, mes projets artistiques et mon rôle de mère selon mes valeurs et ma vision de la vie. »

Rylee, qu’est-ce qui la fait vibrer ?
« Plein de choses ! J’adore créer, inventer, refaire les choses à ma sauce ! Je pense qu’à mes débuts dans la performance scénique, j’avais à cœur d’apporter ma petite pierre à l’édifice dans le combat contre la grossophobie. Nous étions loin alors d’en être à cette vision actuelle du body positive qui commence tout juste à trouver sa place et à un changement de point de vue de la part de la médecine sur l’obésité et ses causes. Alors imaginez ce qu’il en était du « et si on pouvait être gros·se et heureux·se ? » J’ai toujours eu, je crois, en moi ce militantisme que j’ai réussi depuis à incarner au sein de performances scéniques, de séances photos ou que l’on retrouve souvent dans mes illustrations. Bien que cela avance trop lentement à mon goût, je suis contente de voir que les choses évoluent.
Encore une fois j’essaie d’apporter mon pavé à l’ouvrage en l’intégrant dans un autre domaine qui me fait kiffer, la mode ! Mais la mode façon Rylee, une mode libre, authentique et vintage, loin de tous les standards et des modèles imposés tant par l’industrie du luxe que par la fast-fashion. Mon plaisir à moi, qui rejoint mes convictions écologiques et économiques, c’est la seconde main, le vintage, la fripe, et le granny. J’aime chiner des pièces fabriquées dans le passé, les associer entre elles pour créer un nouveau look pétillant et décalé. Non pas pour être décalée. Mais parce que ça fait partie de moi et que ça me fait vibrer ! Depuis toute petite j’écume les brocantes avec mes
parents et le fait d’avoir grossi sur le tard m’a appris à chercher d’autres façons de m’habiller. J’ai découvert l’e-bay anglais et ai tout de suite aimé associer des pièces originales qui, une fois portée, me procuraient un énorme kiff. Les bananes et les crocs font partie intégrante de ma garde-robe préférée.
Ce sont ces expériences qui m’ont conduite à proposer mes propres drops sur Instagram. Un drop est une petite collection qui présente de l’unique sur un thème donné. Pour le moment j’en ai proposé deux, un drop robes de mamie et un autre inspiré par le dessin animé Tous en scène. Ces univers colorés, kitchs et qui ne demandent qu’à être dépoussiérés me passionnent. Et une chose me tient vraiment à cœur : chiner du grande taille pour permettre aux king sizes women de s’habiller avec style et originalité. On ne se refait pas ! Le drop me passionne, il me permet d’allier tout ce que j’aime : le vintage, mon engagement pour la seconde main et contre la grossophobie, la créativité, les fringues. Je m’éclate ! Mais c’est un domaine dans lequel percer prend du temps. Je suis cependant persuadée qu’il représente une super alternative à la fast-fashion à cause de laquelle tout le monde est habillé pareil, qui pique ses idées à droite et à gauche sans rien créer et qui propose certes de la grande taille, mais de mauvaise qualité. Mes robes de mamie, elles, sont toujours intactes après quarante, cinquante, voire soixante ans d’existence. Si ça, ce n’est pas un gage de qualité !
Mes nombreux tatouages sont également une façon d’exprimer ce qui me fait vibrer. Toute mon histoire est symboliquement encrée sur ma peau et mon bras gauche est entièrement dédié à mon fils. C’est à seize ans que j’ai rencontré un bel anglais, mon premier love, grâce à qui je suis tombée amoureuse des Anglais et des tatoos. À dix-huit ans, je séchais les cours pour faire faire mon premier microtatouage. Chaque moment important de mon existence a ensuite donné lieu au même rituel.
Cet univers et ces passions qui me définissent sont aussi porteurs de valeurs qu’il est important pour moi de transmettre à mon fils. Avec lui, je dois bien avouer que je m’éclate également ! Je le look à l’envi, sans jamais tenir compte d’un style ou d’un genre. Je vois une pièce, je la prends, peu importe qu’elle soit classique, vintage, estampillée fille ou garçon. J’imagine immédiatement avec quoi l’associer et je m’amuse ensuite à accessoiriser l’ensemble. Et puis j’essaie de nous accorder l’un l’autre niveau couleurs. Du haut de ses quatre ans, il adore ça et les séances photos qui suivent. Et puis papa aime l’habiller aussi, dans un style plus urbain-métal qui lui va bien également. Je lui apprends l’acceptation de la différence. Souffrant de handicaps invisibles, je suis à même de lui transmettre certaines valeurs. J’aime à penser que je le sensibilise également à l’écologie et à la tolérance envers les personnes LGBTQ+. Et comme on habite en ZEP, ses amis sont originaires des quatre coins du monde et on adore ça.
J’ai toujours aimé créer et c’est grâce à des cours du soir à l’école Boulle que j’ai pu apprendre à fabriquer des bijoux et accessoires de tête. Si cela n’est plus d’actualité, j’ai adoré cette activité. C’est le même plaisir que je ressens aujourd’hui lorsque je me plonge dans mes illustrations. Oui je suis rêveuse, mais ne vous fiez pas aux apparences, je ne suis capable de rien si je ne travaille pas devant un bon film d’horreur ! »

Rylee, c’est quoi son actu ?
« Continuer à proposer des drops funs et accessibles aux grandes tailles. Toujours de seconde main et pourquoi pas inspirés d’autres dessins animés… J’aime leurs univers colorés, ça me va bien. J’ai également l’intention de rester libre. Je suis telle que je suis, je veux sortir et faire ce que je veux tel que je suis. Je suis en effet, comme tout à chacun, bien plus qu’un corps (non normé). Je n’ai pas à assumer ma façon d’être, ni de paraitre, je suis comme ça. Je suis moi. Je vais continuer à militer contre la grossophobie à ma façon, en mettant l’art au service de la cause. Je ne veux rien imposer, je veux juste montrer qu’être gros·se et heureux·se, c’est possible.
Je vais bien sûr continuer l’illustration. Et peut-être même me lancer dans celles pour enfants. J’ai récemment créé des affiches pour l’école de mon fils et devinez quoi ? J’ai adoré !
Et vous n’êtes pas à l’abri de me retrouver sur des séries de photos artistiques et engagées ! »

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