Faire d’une citation une source d’inspiration…
« Il ne faut pas appeler richesse les choses que l’on peut perdre » – Léonard De Vinci
On ne présente plus Leonardo di ser Piero Da Vinci décédé en 1519 à Amboise, l’Italien mondialement connu pour ses œuvres d’art dont la plus célèbre reste La Joconde. Il serait néanmoins bien réducteur de ne considérer Léonard De Vinci qu’à travers le rendu de ses pinceaux. L’homme était en réalité peintre, scientifique, inventeur, musicien, anatomiste, écrivain… et bien d’autres choses encore. Moderne, avant-gardiste, il est à l’origine, entre autres, des premières maquettes d’avions et de chars de guerre. Parmi tous les travaux réalisés par celui si souvent qualifié de génie, allant des premières dissections de corps humains à la réalisation du célébrissime tableau La Cène, existe un recueil de ses Pensées au sein duquel se trouve la citation suivante : « Il ne faut pas appeler richesse les choses que l’on peut perdre ».
Intéressons-nous d’abord à la notion de richesse. Quelle en est la définition ? « Possession de grands biens, en nature ou en argent. Qualité de ce qui est coûteux ou le paraît. Synonymes : argent, fortune ». Longtemps, effectivement, la richesse était étroitement liée uniquement à la fortune, à l’opulence financière. Mais ce cher Léonard ne vient-il pas bousculer cette définition ? Si le mot faillite existe, cela prouve bien que l’abondance peut se perdre. La richesse ne serait-elle donc pas ailleurs que dans l’argent ?
On a coutume de dire que la santé est une richesse et il serait bien malhonnête de prétendre le contraire. Mais, est-ce de cette richesse dont Monsieur De Vinci nous parle ici ? Assurément non, puisque la santé peut malheureusement se perdre. Alors qu’en est-il ? Nous conte-t-il l’Amour ? Non, car s’il y a bien une chose qui peut se perdre à tout moment, c’est l’Amour ! Celui que l’on éprouve, celui que l’on reçoit, celui de nos enfants, de nos familles, de notre conjoint ou de notre conjointe… Que tous les textes romantiques du XIXe siècle m’en soient témoins !
Si Léonard De Vinci ne fait référence ni à l’argent ni à la santé ni à l’Amour, se pourrait-il qu’il nous parle de nous ? Nous en tant que JE, en tant qu’individu psychique et physique ? Si l’on peut se perdre au sens figuré du terme, dans de sombres valeurs, au coin d’une rue ou en s’oubliant, il nous est en revanche impossible de nous perdre au sens propre. Serions-nous alors notre seule richesse ? Léonard De Vinci serait-il à ce point avant-gardiste qu’il aurait énoncé au début du XVIe siècle ce grand principe très actuel qui consiste à dire que nous devons cesser d’attendre quoi que ce soit de l’extérieur pour être heureux, que toutes les réponses et même que le bonheur est en nous ?
Et pourquoi pas ? Quoi qu’il en soit, n’oubliez pas, s’il est naturel de souhaiter vivre dans le confort et la sérénité, « il ne faut pas (pour notre bien) appeler richesse les choses que l’on peut perdre ».
« Le bonheur n’est pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir » – Confucius
Souvent cité mais finalement peu étudié, Confucius est un philosophe chinois né en 551 avant Jésus-Christ. Kong Qiu de son véritable nom, ce n’est qu’au XVIe siècle que les missionnaires jésuites le renommeront Confucius. Notre cher Kong Qiu est autant célèbre pour ses multiples réflexions que pour les légendaires évènements qui marquèrent sa naissance.
Alors qu’aujourd’hui nous nous contentons d’un paquet de café grand-mère emballé ou d’une petite boite contenant une tétine et des chaussons en laine, la venue au monde de Confucius fut annoncée par une licorne régurgitant une tablette de jade, par deux dragons se posant sur le toit de sa maison, par des chants célestes, puis par des voix qui annoncèrent : « Le ciel favorisera la naissance d’un fils Saint ! » Rien d’étonnant, donc, qu’après une telle arrivée dans notre monde, Confucius déclame ses vérités à longueur de temps. Si des licornes, des dragons, des anges et des prophètes s’étaient penchés sur nos berceaux, peut-être aurions nous, nous aussi, tendance à délivrer la bonne parole.
Si l’on peut s’étonner d’une telle mystification, il n’en reste pas moins évident que les pensées de Confucius marquent, aujourd’hui encore, les esprits. L’une d’elles a particulièrement attiré mon attention : « Le bonheur n’est pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir ».
Tout au long de notre vie, nous nous fixons des objectifs. Ils peuvent être personnels, professionnels, physiques… Alors que nous venons tout juste de les déterminer, de les accepter, s’insinue insidieusement en nous la certitude que nous ne serons vraiment heureux qu’après les avoir atteints.
Or, selon Ilios Kotsou, auteur de L’Éloge de la lucidité, nous faisons fausse route lorsque nous pensons que le bonheur s’acquiert au sein d’une vie parfaite, sans nuage, sans obstacle. Au sein d’objectifs atteints. Nous avons souvent tendance à ne pas célébrer l’instant présent, à ne pas nous réjouir des étapes franchies tout au long du processus et nous négligeons les petites victoires qui s’avèrent être essentielles et sources de grand bonheur.
Ainsi, n’oubliez pas qu’un objectif est constitué de multiples épreuves qui vous permettront de découvrir les lumières qui scintillent en vous et que « Le bonheur n’est pas au sommet de la montagne, mais (bel et bien) dans la façon de la gravir ».