Sous la plume de Servi’Plume #2

On se retrouve aujourd’hui pour le deuxième article de cette nouvelle rubrique au sein de laquelle je vous invite à découvrir des personnalités qui éveillent ma curiosité ou m’inspirent ! J’ai eu la joie d’interviewer Mathilde, créatrice de la marque Graine d’Apache qui nous en dit plus sur son univers, ses valeurs, sa créativité. On prend son arc et son carquois et c’est parti pour une immersion au milieu des motifs colorés sélectionnés avec amour par Grande Cheffe Mathilde !

Mathilde, la créatrice de Graine d'Apache, devant ses créations, des sarouels pour bébés et jeunes enfants

Graine d’Apache, c’est qui ?

Je m’appelle Mathilde, j’ai 38 ans et je suis la maman d’un petit petit garçon de six ans et demi. Lors de mes études, je me suis tout d’abord dirigée vers une Licence de Lettres modernes avec l’idée de travailler dans le domaine de l’édition, plus précisément dans celui de la littérature jeunesse. Le manque de débouché et les tribulations de la vie m’ont amenée à passer mon CAP Petite Enfance puis à devenir éducatrice spécialisée en centre parental d’hébergement d’urgence. Si j’ai beaucoup aimé travailler aux côtés de mamans en difficulté sociale et de petits bouts pour qui la vie ne démarrait pas forcément de la plus simple des façons, j’ai souhaité, après la naissance de mon fils, continuer à défendre les valeurs qui m’avaient conduite à ce métier de façon plus indépendante et créative, tout en ne passant pas à côté des premières années de vie de mon petit Apache à moi. N’ayant auparavant jamais fait de couture, j’ai commencé, de manière autodidacte, à coudre les vêtements que je souhaitais pour mon fils, mais que je ne trouvais nulle part. C’est ainsi que naquirent les premiers sarouels, les premiers bandanas. Retrouvant le plaisir que j’avais pris, par exemple, en créant des bijoux en plumes, j’ai rapidement compris que la confection de vêtements pour enfants allait devenir ma principale activité. C’est avec beaucoup de joie que j’ai renoué avec ma passion pour les illustrations jeunesse qui m’avait conduite en parcours édition quelques années auparavant et que j’ai commencé à créer Graine d’Apache, son univers, ses valeurs, tout en acquérant, à force de travail, le savoir-faire nécessaire pour proposer une première collection. Le nom de Graine d’Apache s’est imposé à moi. Deux lectures dans le nom de la marque sont possibles : il lie en effet tout ce qui constitue l’univers amérindien qui est depuis toujours l’une de mes sources d’inspiration – quant au rapport de certains peuples avec la Nature, leur culture portée sur l’essentiel – et tout ce qui appartient au monde de l’Enfant en tant qu’être pur qui aborde la vie de façon aussi simple et naturelle que celles et ceux qui constituent les peuples dont je parlais à l’instant. Ils sont ces petites graines, ces êtres en devenir que nous, adultes, nous nous devons d’accompagner dans leur développement tout en respectant leur rythme et leur corps. C’est pourquoi j’ai voulu que Graine d’Apache soit La marque de vêtements et d’accessoires dédiés aux enfants et adaptés à leurs phases d’apprentissage et à leur besoin de mouvements.

Un bébé qui porte un sarouel créé par Mathilde et un bandana Graine d'Apache assorti.

Graine d’Apache, qu’est-ce qui la fait vibrer ?

Avant tout, évidemment, je répondrai : mon fils ! Il me rappelle, tout comme les enfants en général, ce qu’il y a de plus précieux dans la vie, de plus authentique aussi. C’est pour cela que j’aime par-dessus tous les moments simples que je passe avec lui, l’ensemble de ma famille, et mes amis. Tous ces moments qui me permettent de me sentir vivante et heureuse.

Ensuite, viennent les tissus et les motifs originaux, rigolos, colorés, que je passe beaucoup de temps à chercher et qui, une fois encore, me rappellent le plaisir que j’ai toujours eu à découvrir les illustrations des livres jeunesse que je dévore aujourd’hui avec mon fils. Ces motifs sont pour moi la matérialisation de l’énergie débordante de l’enfant, de sa fantaisie et de toute la malice dont il est capable ! On retrouve dans l’univers de Graine d’Apache des dessins directement issus du monde amérindien, des flèches, des cactus, des ours, des attrape-rêves, etc. J’adore l’idée que les enfants en âge de le faire choisissent leurs tissus avec leurs parents et qu’ils prennent du plaisir à découvrir les matières et textures que j’utilise pour confectionner leurs vêtements et accessoires. J’affectionne particulièrement la gaze, le tissu le plus doux que j’ai trouvé et qui est traditionnellement utilisé pour la confection des langes. Je ne sélectionne presque que des tissus de créateurs afin de proposer à ma clientèle des produits quasiment uniques, que les parents ne retrouveront pas portés par tous les enfants qui les entourent, certifiés Bio ou Oeko-Tex. Je n’utilise pas du Bio parce que c’est tendance, mais parce que pour certaines pièces cela me semble indispensable, comme pour les serviettes de table par exemple que nos petits vont utiliser pour s’essuyer la bouche lors de leurs repas, et parce que je ne veux travailler qu’avec des tissus respectueux de l’environnement et de la santé de chaque personne amenée à le fabriquer ou à le toucher. J’aime que tout fasse sens et c’est ainsi que je pense mes collections et chacun des éléments qui les composent. C’est notamment pour cette raison que mes sarouels sont cousus dans des tissus avec un peu d’élasthanne qui permettra aux Apaches d’être libres de bouger comme ils le souhaitent.

Rendre les pièces les plus évolutives possibles me passionne également. J’accorde bien sûr énormément d’importance au côté écoresponsable que cela confère à mes créations, mais c’est également un réel souhait que ces dernières durent dans le temps. Imaginez alors ma joie lorsque je vois des Apaches de deux ans et demi porter le sarouel qu’ils ont reçu à leur naissance ! C’est évidemment pour moi un gage de qualité et la satisfaction de constater que les motifs qui m’ont fait vibrer amusent toujours les parents et les enfants qui les ont adoptés quelques années auparavant ! Moi qui, jeune maman, ne trouvais pas ce que je voulais pour mon enfant, je permets aujourd’hui à d’autres de s’éclater en habillant leurs petits. De quoi me convaincre de continuer à suivre mon instinct et non les tendances !

Je ne peux pas penser à ce qui me fait vibrer sans évoquer la couture qui est le fondement même de Graine d’Apache. Quelle découverte pour moi ! Jamais je n’aurais pensé un jour en faire mon métier. C’est certes beaucoup de travail et d’entrainement, mais le résultat qu’il est possible d’obtenir relativement rapidement convient parfaitement à mon tempérament, par rapport par exemple au tricot qui demande plus d’heures de maniement d’aiguilles pour obtenir une pièce. Je prends un grand plaisir à coudre les belles matières que je sélectionne, souvent guettée de près par Salem ou Khalissi, mes minettes adorées. Créer me fait me sentir à ma place et en adéquation avec mes valeurs. J’aime tout autant découvrir les créations de celles et ceux que je croise en boutique, sur les marchés, tous ces artistes qui mettent un peu de leur âme dans leurs univers. Je trouve cela très émouvant, ils nous montrent après tout ainsi une part de ce qu’il y a de plus beau en eux. C’est très touchant. Je pense que le créatif, l’artiste, le créateur ont aujourd’hui pour mission de faire rêver petits et grands. Nous avons besoin de ça, de sortir de notre quotidien fait d’inquiétude, de crises, d’actualités parfois très lourdes. Laissons-les nous embarquer et nous apporter un peu de rêve et d’évasion !

Créer les collections fait partie de ce que je préfère ! Je pense autant aux enfants qu’aux parents dans ces moments-là, dans le but, justement, d’apporter une part de rêve à chaque membre de la famille. Faire rêver petits et grands, c’est ça qui guide mes choix ! Et je ne me refuse pas un petit aller-retour dans mes propres souvenirs ! Je vous livre ainsi un petit secret : lorsque sur mes tissus vous retrouvez des épis de maïs, vous plongez dans le souvenir de la petite Mathilde qui fabriquait des poupées avec les épis qu’elle trouvait en jouant dans les champs ! J’adore partir de zéro, m’interroger sur un thème que j’ai envie d’aborder puis passer des heures à chercher des tissus uniques qui, tous mis bout à bout, créeront une collection cohérente, au langage universel. Visualiser, craquer pour un motif, une couleur, bâtir un univers, c’est ça aussi Graine d’Apache.

Une fois la collection créée, le shooting photo est un vrai régal ! Il me permet de mettre en valeur ces motifs que j’aime tant au sein de décors simples et authentiques, fidèles aux valeurs portées par la marque. On me parle souvent d’homogénéité vis-à-vis de Graine d’Apache, et c’est pour moi un très beau compliment. J’aime d’ailleurs ces échanges avec ma clientèle tout autant que les modèles que je crée pour eux. Un des plaisirs de l’artisanat, pour moi, est de discuter avec celles et ceux qui se sentent appelé·e·s par mon univers et qui me demandent une pièce pour leurs têtes blondes. Cibler leurs besoins, trouver le tissu qui va ravir leurs petits bouts fait partie des missions qui m’enchantent également. C’est le privilège que n’a pas la plus grande distribution. Moi, je reçois même des photos et des nouvelles régulières de mes petits Apaches !

Enfin, je ne peux parler de ce qui me fait vibrer sans évoquer la musique. Celles et ceux qui me connaissent seraient surpris·e·s que je ne parle pas d’Hubert-Félix Thiéfaine alors voilà qui est fait ! Mais elle est également présente lorsque je communique sur les réseaux. J’adore trouver la mélodie qui accompagnera les jolis motifs dévoilés dans mes stories, qui collera à l’univers et aux valeurs que je défends. Il est en revanche peu probable que vous me surpreniez à l’atelier à travailler en musique. J’aime au contraire coudre dans le silence en visualisant le petit Apache pour qui je travaille et mettre toutes mes ondes les plus positives dans la création qu’il portera. C’est notamment pour cela que je ne couds que si je me sens bien.

Graine d’Apache, c’est quoi son actu ?

Graine d’Apache déménage et quitte Avanton pour Bourges ! Si quelques créations seront toujours disponibles dans la boutique de créateurs Pièce Unique, située à Saint-Benoït, qui a vu naître Graine d’Apache, je partirai en quête de nouvelles boutiques avec de belles valeurs à Bourges et au sein de mon Auvergne natale ! Les collections en cours restent visibles sur les réseaux en attendant la nouvelle collection qui pointera le bout de son nez en Automne prochain. Il est également possible de se procurer des serviettes de cantine, des bavoirs, des bandanas et des attache-tétines à la Pharmacie du Bec d’Allier de Marzy dans la Nièvre.

Pour découvrir ou redécouvrir Graine d’Apache sur les réseaux, c’est par ici :

Différents accessoires créés et vendus par Graine d'Apache : la serviette de cantine, le bavoir et le sac pour transporter tout le nécessaire

Sous la plume de Servi’Plume #1

Bienvenue dans la nouvelle rubrique de ce blog, Sous la plume de Servi’Plume ! Découvrez chaque mois un·e artiste, un·e passionné·e, une personnalité qui éveille ma curiosité ou qui m’inspire et partez à la découverte de son univers à travers trois questions simples, appelant des réponses authentiques. C’est parti ? C’est la fantastique Rylee qui ouvre le bal !

Rylee posant pour un photographe assise sur un canapé dans une tenue granny
Crédit photo ©Sushiphoto

Rylee, c’est qui ?

« Je suis la maman d’un minus de quatre ans, une quarantenaire king size créative attirée par le domaine artistique depuis son plus jeune âge, qui a pris des chemins plus sages, mais que l’art a fini par rattraper. Après presque dix-huit ans passés dans l’immobilier, la vie m’a menée vers la performance scénique.
Rylee était le prénom d’une de mes chiennes – j’adore les animaux que je considère comme des membres de ma famille à part entière en me contrefichant de ceux qui ne le comprennent pas – avec qui j’ai vécu onze belles années. J’aimais ce blaze original que j’ai emprunté et utilisé pour tous mes réseaux. La Stéphanie plutôt timide que j’étais a su s’épanouir en une Rylee plus fofolle et délurée qui s’est éclatée lors de représentations en mode burlesque décalé. Petit à petit, ces deux personnalités ont fusionné et je suis aujourd’hui authentique à la scène comme à la ville, assumant mes formes, mes projets artistiques et mon rôle de mère selon mes valeurs et ma vision de la vie. »

Rylee, qu’est-ce qui la fait vibrer ?
« Plein de choses ! J’adore créer, inventer, refaire les choses à ma sauce ! Je pense qu’à mes débuts dans la performance scénique, j’avais à cœur d’apporter ma petite pierre à l’édifice dans le combat contre la grossophobie. Nous étions loin alors d’en être à cette vision actuelle du body positive qui commence tout juste à trouver sa place et à un changement de point de vue de la part de la médecine sur l’obésité et ses causes. Alors imaginez ce qu’il en était du « et si on pouvait être gros·se et heureux·se ? » J’ai toujours eu, je crois, en moi ce militantisme que j’ai réussi depuis à incarner au sein de performances scéniques, de séances photos ou que l’on retrouve souvent dans mes illustrations. Bien que cela avance trop lentement à mon goût, je suis contente de voir que les choses évoluent.
Encore une fois j’essaie d’apporter mon pavé à l’ouvrage en l’intégrant dans un autre domaine qui me fait kiffer, la mode ! Mais la mode façon Rylee, une mode libre, authentique et vintage, loin de tous les standards et des modèles imposés tant par l’industrie du luxe que par la fast-fashion. Mon plaisir à moi, qui rejoint mes convictions écologiques et économiques, c’est la seconde main, le vintage, la fripe, et le granny. J’aime chiner des pièces fabriquées dans le passé, les associer entre elles pour créer un nouveau look pétillant et décalé. Non pas pour être décalée. Mais parce que ça fait partie de moi et que ça me fait vibrer ! Depuis toute petite j’écume les brocantes avec mes
parents et le fait d’avoir grossi sur le tard m’a appris à chercher d’autres façons de m’habiller. J’ai découvert l’e-bay anglais et ai tout de suite aimé associer des pièces originales qui, une fois portée, me procuraient un énorme kiff. Les bananes et les crocs font partie intégrante de ma garde-robe préférée.
Ce sont ces expériences qui m’ont conduite à proposer mes propres drops sur Instagram. Un drop est une petite collection qui présente de l’unique sur un thème donné. Pour le moment j’en ai proposé deux, un drop robes de mamie et un autre inspiré par le dessin animé Tous en scène. Ces univers colorés, kitchs et qui ne demandent qu’à être dépoussiérés me passionnent. Et une chose me tient vraiment à cœur : chiner du grande taille pour permettre aux king sizes women de s’habiller avec style et originalité. On ne se refait pas ! Le drop me passionne, il me permet d’allier tout ce que j’aime : le vintage, mon engagement pour la seconde main et contre la grossophobie, la créativité, les fringues. Je m’éclate ! Mais c’est un domaine dans lequel percer prend du temps. Je suis cependant persuadée qu’il représente une super alternative à la fast-fashion à cause de laquelle tout le monde est habillé pareil, qui pique ses idées à droite et à gauche sans rien créer et qui propose certes de la grande taille, mais de mauvaise qualité. Mes robes de mamie, elles, sont toujours intactes après quarante, cinquante, voire soixante ans d’existence. Si ça, ce n’est pas un gage de qualité !
Mes nombreux tatouages sont également une façon d’exprimer ce qui me fait vibrer. Toute mon histoire est symboliquement encrée sur ma peau et mon bras gauche est entièrement dédié à mon fils. C’est à seize ans que j’ai rencontré un bel anglais, mon premier love, grâce à qui je suis tombée amoureuse des Anglais et des tatoos. À dix-huit ans, je séchais les cours pour faire faire mon premier microtatouage. Chaque moment important de mon existence a ensuite donné lieu au même rituel.
Cet univers et ces passions qui me définissent sont aussi porteurs de valeurs qu’il est important pour moi de transmettre à mon fils. Avec lui, je dois bien avouer que je m’éclate également ! Je le look à l’envi, sans jamais tenir compte d’un style ou d’un genre. Je vois une pièce, je la prends, peu importe qu’elle soit classique, vintage, estampillée fille ou garçon. J’imagine immédiatement avec quoi l’associer et je m’amuse ensuite à accessoiriser l’ensemble. Et puis j’essaie de nous accorder l’un l’autre niveau couleurs. Du haut de ses quatre ans, il adore ça et les séances photos qui suivent. Et puis papa aime l’habiller aussi, dans un style plus urbain-métal qui lui va bien également. Je lui apprends l’acceptation de la différence. Souffrant de handicaps invisibles, je suis à même de lui transmettre certaines valeurs. J’aime à penser que je le sensibilise également à l’écologie et à la tolérance envers les personnes LGBTQ+. Et comme on habite en ZEP, ses amis sont originaires des quatre coins du monde et on adore ça.
J’ai toujours aimé créer et c’est grâce à des cours du soir à l’école Boulle que j’ai pu apprendre à fabriquer des bijoux et accessoires de tête. Si cela n’est plus d’actualité, j’ai adoré cette activité. C’est le même plaisir que je ressens aujourd’hui lorsque je me plonge dans mes illustrations. Oui je suis rêveuse, mais ne vous fiez pas aux apparences, je ne suis capable de rien si je ne travaille pas devant un bon film d’horreur ! »

Rylee, c’est quoi son actu ?
« Continuer à proposer des drops funs et accessibles aux grandes tailles. Toujours de seconde main et pourquoi pas inspirés d’autres dessins animés… J’aime leurs univers colorés, ça me va bien. J’ai également l’intention de rester libre. Je suis telle que je suis, je veux sortir et faire ce que je veux tel que je suis. Je suis en effet, comme tout à chacun, bien plus qu’un corps (non normé). Je n’ai pas à assumer ma façon d’être, ni de paraitre, je suis comme ça. Je suis moi. Je vais continuer à militer contre la grossophobie à ma façon, en mettant l’art au service de la cause. Je ne veux rien imposer, je veux juste montrer qu’être gros·se et heureux·se, c’est possible.
Je vais bien sûr continuer l’illustration. Et peut-être même me lancer dans celles pour enfants. J’ai récemment créé des affiches pour l’école de mon fils et devinez quoi ? J’ai adoré !
Et vous n’êtes pas à l’abri de me retrouver sur des séries de photos artistiques et engagées ! »

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